Un 100 mètres inédit dans la Seine, point d'orgue de la première Fête du sport
La première édition de la Fête du sport, qui a proposé plus de 5.000 événements en France et un parterre d'athlètes, s'est conclue dimanche par un 100 mètres légendaire dans la Seine, point d'orgue des festivités pour le premier anniversaire des Jeux de Paris 2024.
Dans le bassin de Grenelle, l'un des trois sites de baignade ouverts au grand public dans la Seine cet été, Beryl Gastaldello s'est imposée en début de soirée dans un casting inédit réunissant Alain Bernard, Charlotte Bonnet, Jordan Coelho, Camille Lacourt, Laure Manaudou, Malia Metella et Yohann N'Doye-Brouard.
Après la pluie, c'est sous un soleil couchant et un ciel rose que Maxime Grousset a dans la foulée remporté un duel inédit en nage libre face à... Tony Estanguet en canoë.
Ce revirement météorologique a finalement permis à la vasque olympique de s'élever pour la dernière fois de l'année, avant son retour le 21 juin 2026.
Dans tout l'Hexagone dimanche, plus de 5.000 animations, démonstrations, rencontres avec des athlètes et autres initiations gratuites ont été proposées par 73 fédérations sportives.
- "Contexte rempli de défis" -
Emmanuel Macron - qui avait proposé dans la foulée des Jeux de Paris 2024 d'instaurer tous les ans le 14 septembre une Fête du sport à l'image de la Fête de la musique le 21 juin - avait appelé dans la matinée à "faire de ce moment de partage un serment d'unité, [...) dans un contexte rempli de défis pour la Nation".
Judo, escrime, boccia, savate, roller, boxe, cécifoot, para-tennis de table ou encore tir à la corde: à Paris, la rue de Rivoli s'était transformée en un "Boulevard du sport" sur plus de deux kilomètres, avec des espaces de démonstrations et de pratique pour petits et grands, dont une piste de 100 mètres particulièrement plébiscitée malgré les averses intermittentes.
"Ca m'a plu, ça défoule!", a raconté à l'AFP Amara, 9 ans, après avoir testé la boxe, tandis que Hugo, 10 ans, a voulu essayer le basket fauteuil: "c'est super dur!".
A ses côtés, Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a créé son propre club à Paris, explique qu'"il y a aussi des gens qui ne sont pas porteurs de handicap qui viennent me demander de faire du basket fauteuil dans mon club. Et je prends tout le monde", souligne-t-il, reconnaissant également avoir "plus de demandes" d'adhésion depuis les Jeux paralympiques de Paris.
- "Il faut des moyens" -
Marie-José Pérec, Nikola Karabatic, Martin Fourcade, Allison Pineau, Tony Estanguet... une centaine d'athlètes ont arpenté la rue de Rivoli à la rencontre du grand public. Et certains ont profité de la Fête du sport pour dénoncer la réduction des moyens alloués au secteur.
Marie Patouillet, championne olympique de para-cyclisme, a notamment souligné que pour répondre à la "nette augmentation des demandes de licences et de pratique pour les para-sports, il faut des moyens, des infrastructures et du matériel, et on appelle le gouvernement à ne pas diminuer" le budget du sport.
Dans le plan de rigueur annoncé par l'ex-Premier ministre François Bayrou, les missions jeunesse et sport se voyaient rabotées de 17,6% pour l'année 2026, alors que le précédent budget avait déjà été bien rogné.
S'ils se sont dit "pleinement engagés pour la réussite" de cette Fête du sport, les Comités olympique et paralympique ont eux aussi dénoncé le fait que le sport, depuis les JO-2024, a "été fragilisé par les coupes budgétaires", dans une tribune publiée vendredi et signée par leurs présidentes respectives Amélie Oudéa-Castéra et Marie-Amélie Le Fur.
Un appel au boycott de la Fête du sport avait d'ailleurs été lancé par le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, pour protester contre "le choix incompréhensible" du gouvernement "de réduire le budget du sport" et notamment l'exclusion des enfants de 6 à 14 ans du "pass Sport", réservé désormais aux ados.
V.Simon--BVZ