Berliner Volks-Zeitung - Tour de France: Milan libère l'Italie à Laval

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Tour de France: Milan libère l'Italie à Laval
Tour de France: Milan libère l'Italie à Laval / Photo: Marco BERTORELLO - AFP

Tour de France: Milan libère l'Italie à Laval

Jonathan Milan a apporté samedi à l'Italie sa première victoire depuis six ans dans le Tour de France en s'imposant au sprint à Laval, où Tadej Pogacar a conservé sans souci son maillot jaune.

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Après un début de Tour rapide et furieux, cette huitième étape a offert un peu de répit au peloton, ravi de cette journée de récup' dans les plaines de la Mayenne. Mais la sortie de sieste a été brutale lorsque Milan, surnommé le "colosse de Buja", la ville où il a grandi dans le Frioul, a enclenché son sprint.

A lui seul son gabarit (1,96 m, 87 kg) a déjà de quoi faire frémir et la manière avec laquelle "El Gigante" hoche sa tête en plein effort, frénétiquement de haut en bas, rajoute à l'impression de puissance bestiale qu'il a développée lors de son apprentissage sur piste, lui le champion olympique de la poursuite par équipes.

Dans un final en faux-plat montant, idéal pour ses qualités, l'Italien de 24 ans a taillé en pièces la concurrence pour signer sa première victoire sur le Tour devant Wout Van Aert et Kaden Groves.

"J'étais venu avec beaucoup d'espoirs et de rêves mais concrétiser c'est autre chose. Cela signifie beaucoup pour moi et mon pays", a réagi Milan, dont le principal rival Tim Merlier n'a pas participé au sprint après avoir rencontré un problème mécanique dans le final.

C'est de fait une libération pour l'Italie qui n'avait plus connu de victoire dans le Tour de France depuis Vincenzo Nibali en 2019 (20e étape).

- Milan, géant vert -

C'est surtout un énorme soulagement pour Milan lui-même qui, pour son premier Tour, était soumis à une pression intense après avoir été préféré par son équipe à Mads Pedersen, un des poids lourds du peloton.

Vainqueur de quatre étapes sur le Giro ces deux dernières années, il avait vécu une déception lors de la première étape à Lille lorsque, piégé dans une bordure, il n'avait pas pu se mêler au sprint et à la lutte pour le premier maillot jaune.

"On a appris de nos erreurs. C'était déjà mieux lors de la troisième étape où je n'étais pas passé loin (deuxième à Dunkerque), mais j'avais enclenché trop tôt. Cette fois, je me suis appliqué à attendre le dernier moment", a-t-il expliqué.

Jonathan Milan fait aussi une bonne affaire pour le maillot vert, qu'il espère "ramener à Paris", avant la neuvième étape dimanche encore promise aux sprinteurs.

Le peloton espère revivre une journée comme celle de samedi, où il avait décidé de souffler, le temps aussi pour plusieurs coureurs impliqués dans une lourde chute la veille de panser leurs plaies, comme Joao Almeida et Santiago Buitrago.

- Vercher et Burgaudeau au combat -

"Ca fait du bien d'avoir des jours comme ça et de voir Joao finir même s'il a souffert comme un damné, a rapporté Pogacar. C'est difficile de respirer avec une côte cassée (...). Mais c'est un guerrier."

"J'ai souffert oui, ressenti chaque secousse, chaque dos d'âne, mais c'est le cyclisme, on a l'habitude", a confirmé Almeida.

Deux Français, Mattéo Vercher et Mathieu Burgaudeau, ont eux voulu déjouer le scénario écrit à l'avance en attaquant à 80 km de l'arrivée.

Les coéquipiers de TotalEnergies ont ouvert la route devant une foule énorme, encore, et ils comptaient toujours plus d'une minute d'avance à 20 kilomètres de l'arrivée, avant d'être repris par les équipes des sprinteurs.

En récompense, le prix de la combativité leur a été exceptionnellement décerné à tous les deux, comme cela avait été le cas en 2016 à Berne pour Julian Alaphilippe et Tony Martin.

"Ce que j'ai bien aimé, c'est qu'ils le fassent à deux, a réagi leur patron, Jean-René Bernaudeau. C'était prévu au départ. Mathieu voulait montrer qu'il existe, alors qu'on ne lui demande rien. Je suis très fier de lui. Mattéo était en difficulté au début du Tour. Il a chuté deux fois. On est une équipe où il y a de l'éducation, un peu d'amour et qui va au combat."

F.Ritter--BVZ