

Euro-2025: pour Caldentey, un "Erasmus" anglais avant la quête espagnole
Comme si les 22 trophées amassés avec Barcelone ne lui suffisaient pas, Mariona Caldentey s'est offert cette saison un "Erasmus" londonien couronné d'une quatrième Ligue des champions. Désormais parmi les favorites pour le Ballon d'Or, elle est un atout de plus dans la conquête espagnole de l'Euro, poursuivie lundi (18h00) face aux Belges.
"Je voulais apprendre à m'adapter à un autre style de jeu, mais aussi dans d'autres domaines. La première année est passée très vite, j'en ai beaucoup profité, mais il me reste encore beaucoup de choses à accomplir", confie à l'AFP l'attaquante de 29 ans au stade Juan Antonio Samaranch, camp de base des Espagnoles à Lausanne (Suisse).
A s'émerveiller devant Alexia Putellas et Aitana Bonmati, qui se sont partagé les quatre derniers Ballons d'Or, on en oublierait presque la plus discrète Caldentey, avec qui elles ont décroché un titre mondial en sélection (2023) et trois C1 avec le Barça (2021, 2023, 2024).
Or, en rejoignant Arsenal l'été dernier, la native de Majorque n'a pas seulement enrichi son palmarès d'une distinction de meilleure joueuse du championnat anglais, considéré comme le meilleur du monde, et d'une nouvelle C1 remportée en finale face à ses ex-coéquipières catalanes (1-0).
- "Profiter et apprendre" -
Elle estime surtout que "sortir de sa zone de confort" l'a "fait grandir", tant le jeu anglais est "différent, plus physique, fait de transitions", l'obligeant à "défendre davantage, se déplacer davantage, en plus de s'adapter à une nouvelle équipe et de nouvelles coéquipières".
"Je vois cela un peu comme un Erasmus, parce que je vais retourner en Espagne, mais c'est comme vivre une aventure", explique ce petit gabarit (1,64 m) au tempérament "calme", qui se détend en jouant du piano ou en lisant - en ce moment la saga fantasy The Empyrean de Rebecca Yarros.
Elle reste attachée à "l'ADN Barça" fait de patiente construction du jeu, souligne-t-elle, "un style de football que j'adore". Mais l'exil londonien lui a permis de "profiter et apprendre" une approche plus verticale, qui enrichit encore la palette des championnes du monde.
Placée sur l'aide droite, Caldentey s'est d'ailleurs illustrée dès l'entrée en lice jeudi à Berne face au Portugal (5-0), avec un centre parfait au point de pénalty coupé par Vicky Lopez pour le deuxième but, puis un long ballon contrôlé par Alexia Putellas de la poitrine pour le troisième, avant de céder la place à la 77e minute à Cristina Martin-Prieto, la dernière buteuse.
- L'épouvantail Wullaert -
"Nous voulions commencer fort", résume l'attaquante. "Nous avons de nombreuses armes, qu'il s'agisse du football de possession ou en transition, que nous avons appris à maîtriser. Nous sommes une équipe très complète".
Quant au statut d'immenses favorites des Espagnoles, rehaussé par la déconvenue des tenantes du titre anglaises battues par les Bleues samedi soir (2-1), la Majorquine l'assume sans détours.
"Nous le voyons davantage comme un privilège. Je pense que ces dernières années, nous nous sommes un peu, entre guillemets, +habituées+ à cela. Il faut vivre avec, même si c'est parfois un peu trop car nous sommes très exigeantes envers nous-mêmes", dit-elle.
Implacables face aux Portugaises, au point de continuer à leur confisquer le ballon même avec quatre buts d'avance, les Espagnoles ne devront pas sous-estimer une Belgique battue deux fois cette année en Ligue des Nations (3-2, 1-5), mais dos au mur après sa défaite 1-0 face à l'Italie.
Face à la défense des championnes du monde se dressera la star de l'Inter Milan Tessa Wullaert, meilleure joueuse des Flammes Rouges et quintuple Soulier d'or européen, un record.
L.Lorenz--BVZ