Berliner Volks-Zeitung - Basket: les Bleues, un "échec" et après ?

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Basket: les Bleues, un "échec" et après ?
Basket: les Bleues, un "échec" et après ? / Photo: Angelos TZORTZINIS - AFP/Archives

Basket: les Bleues, un "échec" et après ?

De la chasse à l'or au pied du podium, les Françaises sont tombées de haut à l'Euro de basket. Entre absences, responsabilité éventuelle du sélectionneur Jean-Aimé Toupane ou échéances à venir, l'équipe de France devra répondre rapidement à un certain nombre de questions.

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"Passés à côté du rendez-vous" dimanche contre l'Italie (69-54) en petite finale, Jean-Aimé Toupane et ses joueuses avaient conscience de la claque reçue alors qu'ils étaient venus chercher l'or en Grèce.

Au lieu de cela, la 4e place a surtout marqué la fin de huit podiums consécutifs sur la scène européenne, moins d'un an après la belle médaille d'argent aux Jeux de Paris. Depuis 2007 et une huitième place, la France était toujours partie récompensée.

"C'est un échec" a reconnu Alain Contensoux, DTN de la Fédération française de basket.

Ce dernier a d'emblée évoqué les jours à venir et, "à froid", une "analyse sans concession de notre préparation, de la manière dont on est arrivé ici".

"On ne s'est peut-être pas assez bien adapté" à une préparation "étagée", de quelques semaines seulement, au cours de laquelle les Bleues n'ont pu disputer que trois matches amicaux et ont aussi dû gérer les arrivées au compte goutte de leurs joueuses WNBA (Leila Lacan, Janelle Salaun, Marième Badiane).

Le championnat américain, et son calendrier en conflit avec le rendez-vous européen, a justement été source de casse-tête.

- Toupane "a fait du très bon travail" -

Tour à tour, Gabby Williams et Marine Johannès, stars de la sélection et meilleures marqueuses des Bleues aux JO, ont fait l'impasse pour se concentrer sur leur carrière Outre-Atlantique.

Dans le même temps, Dominique Malonga, numéro 2 de la dernière draft, a également renoncé afin de se consacrer à sa première saison avec le Seattle Storm. De son côté, Carla Leite (Golden State) a fait le même choix, tandis que la capitaine Sarah Michel Boury a pris sa retraite et que Marine Fauthoux était blessée.

Alain Contensoux s'est cependant refusé à parler des absentes, "il n'y a pas d'excuses (...), on a un réservoir important en France qui permet d'avoir des joueuses de très haut niveau".

Quant à Jean-Aimé Toupane, il s'en est même agacé: "on était partis avec les mêmes ambitions, ce n'est pas la peine de se réfugier derrière".

Toujours est-il que l'argument pourrait être retenu afin d'expliquer, en partie, la déconvenue.

Arrivé à l'été 2021 en remplacement de Valérie Garnier remerciée après huit ans et cinq finales européennes de rang, le sélectionneur de 67 ans a essuyé des critiques et des interrogations depuis sa nomination.

- Le Mondial-2026 en ligne de mire -

Après un début de mandat compliqué, marqué par une élimination en quarts de finale du Mondial-2022 (avec une équipe diminuée) et une troisième place à l'Euro-2023, il avait cependant réussi à ramener les Bleues en finale des Jeux de Paris. Sans passer loin de faire tomber les géantes américaines.

Une réussite qui a abouti à sa prolongation en septembre dernier, jusqu'aux Jeux de Los Angeles.

"Jean-Aimé est entraîneur vice-champion olympique, il a fait un très bon travail", a rappelé Alain Contensoux dimanche, et "tous les aspects" seront "pris en considération" pour la suite.

Et il faudra "rebondir, très vite", a encore expliqué le DTN, évoquant la Coupe du monde 2026 en Allemagne (4-13 septembre), pour laquelle seul le vainqueur de l'Euro (la Belgique) a obtenu un ticket direct.

Les Françaises devront passer par un tournoi de qualification en mars prochain, et terminer dans les quatre premières d'un groupe de six pour obtenir l'une des 16 places attribuées.

Un objectif largement à leur portée. D'autant plus que ce tournoi n'entrera pas en conflit avec la WNBA (mi-mai à mi-octobre avec les play-offs), et devrait permettre à Toupane de disposer de l'ensemble de ses éléments.

La question se posera en revanche pour le Mondial, puisqu'il se déroulera en même temps que la fin de saison aux Etats-Unis, avant que l'édition 2030 ne soit elle décalée à novembre.

A.Sauer--BVZ