

Népal: trois ministres du nouveau gouvernement provisoire nommés
La nouvelle Première ministre du Népal Sushila Karki a présenté lundi les trois premiers membres du gouvernement provisoire qu'elle dirigera jusqu'aux élections convoquées en mars après les émeutes meurtrières de la semaine dernière
Les nouveaux ministres ont prêté serment à la mi-journée devant le chef de l'Etat Ramchandra Paudel, lors d'une courte cérémonie organisée sous une tente devant les ruines de la présidence incendiée par les manifestants.
Ancien patron de l'Autorité de régulation de l'électricité, Kulman Ghisang s'est vu attribuer les portefeuilles de l'Energie, des Infrastructures, des Transports et du Développement urbain.
Economiste reconnu et ancien secrétaire du ministère des Finances, Rameshwor Khanal a été promu ministre des Finances.
Quant à l'avocat Om Prakash Aryal, spécialisé dans les dossiers de corruption, de gouvernance et de défense des droits humains et des libertés, il dirigera un grand ministère de la Loi, de la Justice et des Affaires parlementaires.
L'ex-cheffe de le Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, a pris vendredi les rênes du pays dans la foulée des plus graves émeutes antigouvernementales que le pays a connues depuis l'abolition de la monarchie en 2008.
Elle doit conduire le pays jusqu'à des élections législatives anticipées fixées le 5 mars 2026.
Selon le dernier bilan publié par les autorités, les violences ont fait au moins 72 morts et des centaines de blessés, dont 191 étaient toujours hospitalisés dimanche.
Le 8 septembre, la police a ouvert le feu à Katmandou sur des milliers de jeunes manifestants réunis sous la bannière d'une "Génération Z" venus dénoncer le blocage des réseaux sociaux et, au-delà, la corruption du gouvernement.
Le lendemain, des groupes de manifestants ont mis à sac la capitale en incendiant et détruisant tous les symboles du pouvoir, dont le Parlement et de nombreux bâtiments ministériels.
Au pouvoir depuis 2024, le Premier ministre KP Sharma Oli, a été contraint de démissionner.
Lors de sa première prise de parole publique dimanche, Mme Karki s'est engagée à satisfaire les exigences des jeunes protestataires.
"Nous devons travailler en accord avec la pensée de la génération Z", a-t-elle déclaré, "ce qu'ils réclament, c'est la fin de la corruption, une bonne gouvernance et l'égalité économique".
Dans un pays où plus des trois quarts de la main d'œuvre sont employés dans l'économie informelle, plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon de récentes estimations de la Banque mondiale.
Alors que le produit intérieur brut (PIB) annuel par habitant frôle à peine les 1.450 dollars, les manifestants ont régulièrement dénoncé le train de vie luxueux des enfants de l'élite qui s'affichent sur les réseaux sociaux.
P.Hartmann--BVZ