Berliner Volks-Zeitung - La réouverture de MaPrimeRénov' perturbée par un bug

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La réouverture de MaPrimeRénov' perturbée par un bug

La réouverture de MaPrimeRénov' perturbée par un bug

Après trois mois de fermeture, le guichet MaPrimeRénov' pour les aides à la rénovation énergétique d'ampleur dans son logement a rouvert mardi, mais un problème technique de la plateforme a ralenti le dépôt des nouveaux dossiers.

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Face à un important afflux de dossiers depuis fin 2024, l'Etat avait décrété une pause estivale du dispositif de subventions aux particuliers pour leurs projets de rénovation cumulant plusieurs types de travaux d'amélioration de la performance énergétique dans leur logement.

Rouverte à 13H00, la plateforme a été "en rade pendant l'après-midi", rapporte à l'AFP Hugues Sartre, co-fondateur de l'entreprise de rénovation Homyos, dont les équipes n'ont déposé aucun des 12 dossiers qu'elles tenaient prêts.

L'Agence nationale de l'habitat (Anah), qui gère MaPrimeRénov', a indiqué à l'AFP avoir rencontré une anomalie technique et mis la plateforme en maintenance en fin de journée, avant de la rouvrir en début de soirée. Ni la nature du bug ni ses répercussions sur les dépôts de dossier n'ont été précisées.

Les conditions d'octroi des subventions ont été restreintes: seuls les logements classés E, F ou G au diagnostic de performance sont éligibles, les plafonds de travaux sont abaissés à 40.000 euros maximum (contre 70.000 euros avant) et les ménages aux revenus très modestes sont prioritaires.

La subvention maximale d'un ménage très modeste est divisée par deux, passant de 63.000 euros à 32.000 euros.

Faute de budget, seuls 13.000 dossiers pourront être acceptés jusqu'à la fin de l'année et ne seront financés qu'en 2026, l'enveloppe 2025 étant assurément consommée par les dossiers déposés avant juin.

Ces conditions sont si restreintes qu'elles risquent de détourner les ménages. "Entre le montant des subventions et le calendrier annoncé, les gens font sans" MaPrimeRénov' et "retournent sur des projets de monogestes", c'est-à-dire uniquement le changement d'une chaudière ou autres travaux isolés, selon M. Sartre.

- "Fausse ouverture" -

Pour éviter la surchauffe et une liste d'attente ingérable, l'Etat a fixé des "objectifs par territoire" et mis en place "un suivi hebdomadaire accessible aux acteurs de la rénovation".

"La note sur les modalités de suivi des objectifs est arrivée aujourd'hui", a indiqué à l'AFP Suzanne Brolly, vice-présidente de l'Eurométropole de Strasbourg chargée de l'habitat, qui déplore un quota de 66 dossiers maximum pour son agglomération.

"C'est une fausse ouverture" selon elle, "il n'y a plus rien pour cette année", les conditions d'octroi sont "très limitées", avec une "enveloppe ridicule" et "seulement pour les ménages les plus fragiles". Se sentant "abandonnée", elle craint une augmentation de la "vacance énergétique" (logements laissés vides car hors des normes du logement digne).

En revanche en Loire-Atlantique, le président du conseil départemental Michel Ménard n'a "pas les éléments" sur ces objectifs ni "les moyens financiers" supplémentaires et la réouverture reste donc "très floue".

L'Anah affirme à l'AFP que des circulaires précisant ces objectifs par territoire ont été envoyé il y a "une dizaine de jours" aux préfets qui s'occupent ensuite d'informer les collectivités concernées.

La jauge de 13.000 dossiers est basse et "certains pensent que le guichet va fermer à la fin de la journée" après que tous les dossiers peaufinés depuis juin auront été déposés, selon Sébastien Martin, président d'Intercommunalités de France.

- "Détricotage" -

Egalement député LR de Saône-et-Loire, il a déposé une proposition de loi pour confier la politique de rénovation énergétique des logements aux intercommunalités et aux départements volontaires pour participer à une expérimentation de deux ans.

Depuis le début de l'année, 71.828 dossiers de rénovations d’ampleur ont été acceptés, près du double par rapport à 2024, période perturbée par des changements de règles.

Ces nouveaux critères ont été critiqués par nombre d'élus et associations qui assurent que les subventions ne sont plus suffisantes pour les ménages à faibles revenus et qui craignent un coup d'arrêt de la dynamique de rénovation énergétique en France.

Un avis partagé selon un sondage d'OpinionWay réalisé pour l'entreprise de rénovation énergétique HomeServe : 15% des 2700 personnes sondées ont reporté ou annulé leur projet, plus 6% qui ne sont plus éligibles.

A la question "faut-il être riche pour rénover son logement", 85% des sondés répondent oui.

Le collectif Rénovons, d'entreprises et associations du secteur, dénonce dans une lettre adressée au Premier ministre un "abandon" de l'Etat de sa politique de rénovation énergétique qui a subi un "détricotage" au fil des années.

N.Schreiber--BVZ