

La Bourse de Paris finit en petite hausse, un oeil sur l'éventualité d'un "shutdown" aux Etats-Unis
La Bourse de Paris a terminé en légère hausse de 0,19% mardi, à l'issue d'une séance sans publication de premier plan, laissant surtout la place à la perspective d'une paralysie budgétaire aux Etats-Unis ("shutdown") dans quelques heures.
L'indice vedette CAC 40 a pris 15,07 points pour s'établir à 7.895,94 points à la clôture. La veille, le CAC 40 a grappillé 10,19 points, soit 0,13%, pour terminer à 7.880,87 points au terme d'une séance au volume peu étoffé.
Sans l'adoption de nouvelles lois de dépenses ou d'une résolution temporaire au Congrès américain, les activités gouvernementales jugées non essentielles seront suspendues à partir de mardi minuit à Washington (04H01 GMT).
Si les analystes s'accordent à dire que c'est historiquement un non-événement pour les marchés financiers, ils s'inquiètent à court terme du report de la publication d'un important rapport sur l'emploi aux Etats-Unis prévu vendredi.
En effet, plusieurs publications économiques proviennent du "Bureau of Labor Statistics" qui fermerait en cas de "shutdown".
Or, la Réserve fédérale (Fed) a justifié sa première baisse des taux directeurs de l'année, décidée en septembre, par l'affaiblissement du marché du travail. Les investisseurs attendent ainsi davantage de données sur l'emploi américain pour renforcer ou non leurs anticipations de deux nouvelles baisses des taux d'ici la fin de l'année.
Outre le shutdown, au cours de la séance, les investisseurs ont notamment pris connaissance du rapport "Jolts" (Job Openings and Labor Turnover Survey) pour le mois d'août qui recense le nombre de création de postes aux Etats-Unis.
Selon le département du Travail, les offres d'emplois ont augmenté à 7,227 millions en août, plus que les 7,200 millions attendus par le marché.
"Cela montre que les entreprises américaines sont toujours dans une forme d'attentisme et qu'elles continuent à peu recruter", explique Kevin Thozet, membre du comité d'investissement chez Carmignac.
"On voit aussi que la première baisse des taux d'intérêt de la banque centrale américaine n'a pas encore eu d'effet sur le comportement des entreprises, l'incertitude restant très élevée en raison de la politique commerciale" menée par l'administration Trump à coup de droits de douane tous azimuts, poursuit-il.
Ailleurs à l'agenda, le marché s'est tourné vers les chiffres d'inflation de septembre sortis notamment pour la France et l'Allemagne.
"L'inflation en France ressort en deçà des autres pays européens, ce qui reflète une économie française moins dynamique que celle de nos homologues européens", note Kevin Thozet, pointant du doigt une situation aussi désavantagée par l'instabilité politique du pays.
En France, les prix à la consommation ont augmenté en France de 1,2% sur un an en septembre, après +0,9% en août, selon une estimation provisoire de l'Insee publiée mardi.
En Allemagne, ils ont progressé de 2,4% sur un an en septembre, après 2,2% en août et 2% en juillet et juin, selon l'institut de statistiques Destatis.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt français à dix ans s'affichait à 3,53% et son équivalent allemand à 2,71%, laissant un écart de 82 points de base (0,82%) entre les deux, autrefois jugé élevé et aujourd'hui "devenu une nouvelle norme", souligne Kevin Thozet.
Avant la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron en juin 2024, cet écart, appelé "spread", se situait autour de 50 points de base (0,50%).
Valneva boosté
Le titre du groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva s'est envolé de 8,26%, à 4,71 euros après avoir annoncé que son vaccin contre le chikungunya, Ixchiq, apporte un niveau d'anticorps persistant quatre ans après une seule dose.
H.Wenzel--BVZ