

La Poste au défi d'assurer un intérim, en attendant la nomination d'un nouveau PDG
Un ou plusieurs dirigeants par intérim devraient être nommés à la tête de La Poste alors qu'arrive à échéance mercredi le mandat de Philippe Wahl à ce poste stratégique, qu'il occupe depuis 12 ans. Mais l'Elysée n'a pas encore annoncé de nom.
Il y a plusieurs candidats officiels à la succession de M. Wahl dont le mandat s'achève le 25 juin pour raison d'âge, et en attendant que le Président de la République ne se décide, La Poste devra donc dès mercredi assurer un intérim à sa tête.
La multinationale aux 230.000 postiers assure quatre missions de service public en France et est par ailleurs très présente en Europe.
Il revient à Emmanuel Macron de proposer un nom pour la succession à la direction d'une telle grande entreprise publique, cette proposition devant être soumise par la suite à approbation parlementaire.
Problème: comme le président n'a toujours pas émis de souhait, l'exécutif s'est mis "hors délai", notamment au regard de l'agenda parlementaire, relève une source proche du dossier interrogée par l'AFP.
Selon les statuts de La Poste, il est alors possible dans ce cas de figure d'opérer une scission entre le poste de président et celui de directeur général.
Les deux actionnaires de La Poste, la Caisse des Dépôts à 66% et l'Etat à 34%, désigneront mercredi une partie des administrateurs dont le mandat arrive à échéance. S'ils désignent Philippe Wahl comme administrateur, ce dernier, étant le plus âgé du conseil d'administration, en deviendra automatiquement le président par intérim.
- 34,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires -
Par ailleurs, dans le cadre d'un processus d'intérim, les statuts de La Poste prévoient qu'un ou plusieurs directeurs généraux délégués soient nommés par le conseil d'administration.
Dans l'attente qu'un nouveau PDG prenne officiellement ses fonctions, ce ou ces dirigeants assureront alors le pilotage opérationnel de l'entreprise aux 34,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires (en 2024), chroniquement confrontée à l'attrition du courrier et dont les missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) ne sont pas intégralement financées par l'Etat.
La Poste devait communiquer à l'issue de son conseil d'administration du 25 juin.
La multinationale, dont près d'un quart des effectifs travaille à l'étranger selon son dernier document financier (DEU), est présente également dans la téléphonie mobile, les services de proximité, l'assurance, la banque et la livraison internationale de colis.
Six candidats ont été auditionnés par le comité des nominations, dont deux internes, Nathalie Collin, la directrice de la branche Grand Public et Numérique, et Stéphane Dedeyan, le président du directoire de la Banque postale.
Mais ce dernier aurait finalement jeté l'éponge à la suite d'une polémique relayée par des médias sur le salaire qu'il aurait exigé, selon une source proche du dossier à l'AFP. M. Dedeyan souhaitait conserver son salaire actuel, qui est bien supérieur aux 450.000 euros annuels du PDG de La Poste.
Mais aussi quatre candidats externes: Jérôme Fournel, l'ancien directeur de cabinet de l'ex-Premier ministre Michel Barnier et ex-directeur général des Finances publiques; Sylvie Jéhanno, la PDG de Dalkia; Claire Waysand, la directrice générale adjointe d'Engie et Marie Cheval, PDG de Carmila, la foncière de Carrefour.
L.Riedel--BVZ