

Au Pérou, une citadelle de 3.800 ans ouvre ses portes aux touristes
Une citadelle de 3.800 ans de la civilisation Caral, l'une des plus anciennes au monde, située dans le nord du Pérou, a ouvert samedi ses portes au public après huit ans d'études et de travaux de restauration.
Ce nouveau site archéologique, appelé Peñico, est considéré comme "la ville de l'intégration sociale" parce qu'elle était le point de rencontre pour les échanges commerciaux entre les premières communautés de la côte du Pacifique et celles venant des Andes et des régions amazoniennes.
Peñico est situé dans la vallée de Supe, à 182 km au nord de la capitale péruvienne Lima et à une vingtaine de km de l'océan Pacifique. Avant le début des travaux d'exploration en 2017, ce n'était qu'un paysage de collines.
"C'est un centre urbain organisé qui était consacré à l'agriculture et aux échanges commerciaux entre la côte, la montagne et la forêt", a déclaré à l'AFP l'archéologue Ruth Shady, qui dirige les recherches sur la civilisation Caral. "Son ancienneté est de 1.800 à 1.500 ans avant Jésus-Christ", a-t-elle ajouté.
Développée entre les années 3000 et 1800 avant J.-C., la civilisation Caral est considérée comme la culture mère de l'Amérique. Caral a été déclarée patrimoine culturel de l'Humanité par l'Unesco en 2009.
Le site de Peñico a été construit sur une terrasse géologique à 600 m au-dessus du niveau de la mer, parallèlement à une rivière pour éviter les inondations. Les chercheurs estiment qu'il a été érigé à la même époque que les premières civilisations au Moyen-Orient et en Asie.
Son importance historique réside dans l'apport d'éléments qui doivent permettre de mieux comprendre la crise qu'a affrontée la civilisation Caral, selon l'archéologue. Cette crise, a-t-elle dit, est liée à des changements climatiques qui ont entraîné des sécheresses et affecté les activités agricoles de la région.
"Nous voulons comprendre comment la civilisation Caral s'est formée et développée au fil du temps, et comment elle est entrée en crise à cause du changement climatique", a ajouté Ruth Shady.
Au son de pututus (des coquillages), l'ouverture aux touristes samedi, mise en scène par des artistes de la région, a débuté par un rituel ancestral d'offrande à la Pachamama, la Terre-Mère, consistant à offrir à la terre des produits agricoles, des feuilles de coca et des boissons locales pour la remercier de ses bienfaits et demander la prospérité.
Les recherches menées par le ministère péruvien de la Culture ont permis d'identifier 18 constructions, notamment des bâtiments, des complexes résidentiels. Parmi eux: le salon cérémoniel des Pututos, où l'on peut apercevoir ces instruments de musique représentés sur les murs d'un salon quadrangulaire.
H.Seidel--BVZ